Patronymes et surnoms
Le hameau de Stables et les hameaux voisins ont été fondés par un nombre très restreint de pionniers ainsi que l’attestent les patronymes et les surnoms officiels ou officieux encore en usage dans la vallée.
Stables était aux dix-neuvième et vingtième siècles un hameau Marrot (prononcer Marrott), Marrot pouvant signifier petite Marie et dérivant des noms latins Marius et Maria.
Pour différencier les branches de la famille, un surnom officiel apparaît de longue date dans les actes, sur les tombeaux et dans l’appellation courante, par exemple : Marrot-Baillique, Marrot-Bonzon, Marrot-Callavet, Marrot-Fillastre, Marrot-Lagoyne, Marrot-Rémus…
A l’origine de ce surnom, une fonction, un lieu-dit d’origine, le régiment, un trait personnel…, Baillique pouvant découler de la fonction de bailli exercée par un ancêtre et Bonzon d’une adhésion au catharisme (les Bons-Hommes).
Stables et les hameaux distants d’environ cinq-cents mètres ont compté chacun près d’une centaine d’habitants au dix-neuvième siècle, d’où des surnoms personnels officieux, transmissibles généralement par les hommes, mais parfois par les habitations.
Le surnom Tistas, porté par une composante des Marrot-Baillique, a pour origine Jean-Baptiste qui fut vers 1865 hussard de première classe de la garde impériale de Napoléon-Trois pendant sept ans.
Jean-Baptiste le grand, c’est Baptistas, d’où Tistas, à l’inverse, Jean-Baptiste le petit, c’est Baptistou, d’où Titou.
Dernier point, le lieu-dit d’origine restait souvent utile pour identifier sans ambiguïté certains anciens, par exemple :
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Rosalie Marrot-Baillique de Stables dite Simoun (prénom de son grand-père),
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Paul Marrot-Baillique de Stables dit Tistas (Grand-Baptiste),
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Dominique Marrot-Lagoyne de Stables (famille originaire de La Goyne),
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Albert Marrot-Callavet (Caillasse) de Stables,
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Joséphin Marrot-Fillastre (Grande-Fille) de Fraymène dit Matous (Rusé),
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Eugène Marrot-Baillique de Stables dit Lasanas (Las-Annas),
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Eugène Marrot-Baillique de Stables dit Lacarte (Joueur),
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Jean Carbonne-Massé de Carly (Le Mas a été le nom de Carly au dix-huitième siècle),
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Denis Maury-Débauche de La Bezouze dit Titou (Petit-Baptiste),
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Eugène Maury-Tarail (Terrien) de Sept Founts dit Filderach (Fil-de-fer en raison de sa maigreur et de sa haute taille),
Jules Sans-Rigaud (Puissant, dérivant du germain Ricwald) de Clots dit Julou (Petit-Jules par ironie, il était immense et ancien cuirassier de la garde).
Selon Marie Sans-Rigaud de Prat-Communal, son patronyme, équivaut à Sanche et dérive du latin Sanctus. Noter que, selon Paul Viteau, les Sanche sont seigneurs de Rabat et Saurat en l’an 970.
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…Marrot de Stables dit Carrétchott (Carré, solide comme un roc),
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Jeanneton Xy de L’Arse dite Lajoube (La-Jeune),
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Lucie Galy-Tararine de Cabus dite Catalina (Catalognaise),
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…Maury-Laïnadot (Le-Cadet) de Stables dit Lé-Chabé (Le-Chef),
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Célestin Maury-Débauche de Sept-Founts dit Larsou (De-L’Arse),
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Jean Blazy-Régachou (Aide-Berger) de Fraymène dit Patrouille (Vadrouille),
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Eugène Maury de Stables dit Laïnat (L’Aîné),
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Jean-Baptiste Prat de Cabus dit Baptistou (Petit-Baptiste),
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Paul Prat-Roujot (Rougeaud) de Cabus dit Barbazan (Barbe-Noire),
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Marie Xy de Prat-Communal dite Lé-Bouquet (c’était un très joli brin de fille),
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Isidore Fourcade-Crouzil (Croisé) de Fantillou dit Lé-Bigat (Bien-Charpenté),
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Louis Maury-Tardieu (Tard-à-Dieu ou Tardif) de Cabus,
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Marie Marrot del Sapeur (Génie militaire napoléonien) de Prat,
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Paul Andrieux del Dragoun (Cavalerie napoléonienne) du Souleillan,
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André Marrot-Rémus (Bélier) d’Artigues.
Selon Denis Maury-Débauche (prononcer Maouri), son patronyme proviendrait des Maures qui occupèrent la vallée au huitième siècle. Défaites par les Francs au Pré-Lombard à 10 km le 8 septembre 778, puis à Niaux et à La-Unarde les jours suivants, les armées sarrasines repassèrent en Cerdagne par le col de Puy-Maurens, laissant en Sabarthès bien des leurs…
Ce patronyme est cependant d’origine romaine, nombre de légionnaires carthaginois ou soudanais étant des Mauri (un Maurus). Ils avaient la tête noire et le cheveu crépu comme le fruit de la ronce ou du mûrier, la mûre (Mora en latin). Pour cette même raison, les Sarrasins furent eux aussi appelés Maures par les Ibères et les Francs au septième siècle.
Jean-Baptiste Fourcade-Lantou de Fantillou était surnommé Tadla-Cugnèire (Taille-Congère, car c’était, dans la neige, un redoutable traqueur de lièvres).
Jean Fourcade-Lantou de Cabus s’appelait familièrement Jean 4, ce surnom lui étant resté de son passage vers 1905 à l’école de Cabus, où l’instituteur avait, pour simplifier, numéroté ses élèves prénommés Jean.
Selon Edouard Fourcade-Crouzil de L’Ayrole, son patronyme est à rapprocher du mot Fourc, la fourche et du toponyme Mount Fourcat, mont à deux cimes distant de 17 km.
Les autres patronymes fréquents dans la vallée de Saurat peuvent signifier :
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Blazy Blasius origine latine (= Blaise)
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Carbonne Charbonnier origine médiévale
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Dejean De-Jean (= Fils de Jean)
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Denjean Dom Juan origine espagnole (= Maître Jean)
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Estèbe Stephanus origine latine (= Stéphane)
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Fournié Fournier origine médiévale (fournil) signifiant boulanger
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Galy Gallius origine latine
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Marty Mars origine latine (= Martin)
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Pagès Paganus origine latine (paysan, page)
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Paraire Apprêteur origine médiévale (pareur)
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Piquemal Mont-pointu origine latine
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Prat Pratum origine latine (petite prairie, pré)
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Pujol Podiolum origine latine (petite hauteur)
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Roques Rochers
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Tacha Taxatus origine latine (paiement du travail, tâche)
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Teïchere Tisserand origine médiévale